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praticiens et notables bourgeois de Paris, desquels le Roy tira en moins d'un mois une bonne somme d'argent.
Le lundy 14 may, le Roy, après la publication de la paix, sortant du Palais, voulut venir en la grande eglise faire chanter le Te Deum, et puis faire feux d'allégresse par la ville ; mais le clergé et le peuple ne voulut entendre ni à l'un ni à l'autre, fâchés de plu­sieurs articles accordés aux huguenots. Toutesfois, le lendemain, y fut ledit Te Deum chanté sur Ies cinq heures du soir par les chantres du Roy, et ce en l'ab­sence des chanoines, chapelains et chantres de ladite eglise, lesquels ne s'y voulurent trouver ; et puis fot fait le feu d'allégresse devant l'hôtel de ville, avec peu d'assistance et de joie du peuple (0.
Le jeudy 24, le Roy alla en la cour, et fit publier ses lettres patentes, contenantes l'augmentation de l'appa-nage du duc d'Alençon (a) son frere, des duchés de Berry et d'Anjou, des comtés de Touraine et du Maine, etc.
Sur la fin du present mois, on découvrit que le Roy avoit pris quelques deniers destinés au payement des rentes de l'hôtel de ville, pour les quartiers de Pâques et Saint-Jean. De quoi le peuple de Paris murmura fort, parce que c'étoit le seul moyen qui lui restoit pour vivre; et furent, pour y aviser, convoqués et
(-) De joie du peuple : Le peuple, loin de témoigner quelque joie de cette paix, voyoit avec plaisir les placards satiriques que l'.on affi-choit dans Paris contre ceux qui l'avoient conseillée. Mais en criti­quant cette paix, on ne vouloit pas donner d'argent pour faire la guerre. -— (-) L'appanage du duc d'Alençon : Ce prince fut le seul à qui la caur tint parole. Non-seulement on augmenta son apanage, mau encore oo Irai donne, ane pention considérable, et la nomina-*
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